Un destin de réalisateur
Pendant ses premières années de photographe de magazine, Kubrick fréquente assidûment les salles de cinéma. Ses goûts sont éclectiques, avec une préférence pour le cinéma d'auteur européen comme Bergman, Antonioni, Fellini . Les films de Max Ophüls – mouvement complexe et sans heurt de la caméra, travelling – vont influencer fortement le jeune Stanley Kubrick au début de sa carrière cinématographique mais vont également le vouer aux gémonies d'une partie de la critique française, Les Cahiers du cinéma notamment, dans lesquels Jean-Luc Godard décrit un « cinéaste tape-à-l'½il qui copie froidement les travellings d'Ophüls ».
Premiers films
En 1950, Stanley Kubrick, âgé de 22 ans, se décide à sauter le pas et se lance avec un ami d'enfance dans le cinéma de façon autodidacte : il n'a jamais fréquenté d'école de cinéma.
Ce qui fit démarrer le premier film de Kubrick fut une conversation qu'il tint avec un vieux camarade d'école, Alex Silger, qui était employé de bureau à la March of Time. Silger révéla à Kubrick que cette compagnie avait consacré 40000 dollars à la réalisation d'un documentaire d'une bobine : Kubrick calcula qu'il aurait pu faire la même chose pour 1500 dollars. Voilà pourquoi, en 1950, âgé de vingt et un ans et employant 3800 dollars qu'il avait économisés sur son salaire, il réalisa Day of the Figth, film basé sur une de ses séries photographiques pour Look, Prize Fighter. Il usa d'une simple caméra 35 mm, une Eyemo qu'on ne pouvait charger que de pellicule pour la lumière du jour, après avoir passé une matinée chez son fournisseur afin d'apprendre comment la charger et la manier. Un employé de cette société, Burt Zucker, lui enseigna de plus comment couper et coller la pellicule et comment user de la moviola et du synchroniseur qu'il avait loués. Kubrick jugea que les aspects techniques de la réalisation cinématographique n'étaient pas difficiles.
Courts métrages et série TV
Entre 1950 et 1951, Kubrick réalise deux documentaires filmés en 35mm, consacrés à un boxeur et à un missionnaire.
Day of the Fight permet de suivre pendant une journée le boxeur poids moyen Walter Cartier. Day of the Fight, documentaire sur le boxeur Walter Cartier ne se fait remarquer que par le brillant de sa photographie et par Sa construction sans détours. le budget optimiste de Kubrick et son talent avéré de photographe lui avait donné l'assurance qu'il fallait pour réaliser ce projet et contribuèrent aussi à faire vendre le film. "Même si mes deux premiers films étaient mauvais, ils étaient bien photographiés et ils avaient quelque chose de brillant qui impressionnait les gens.
D'une durée de 16 minutes et filmé comme un reportage, ce film utilise la technique du travelling compensé, technique que l'on retrouvera par la suite dans tous les films de Kubrick.
Day of the Fight coûta 3900 dollars à Kubrick qui le vendit pour 4000 dollars à RKO-Pathé ; c'était, lui dit-on, plus que ces gens n'avaient jamais payé pour un court-métrage. La March 0f Time devait cesser son activité mais lui, Kubrick, allait de l'avant avec un nouveau court-métrage pour RKO-Pathé : ce fut The Flying Padre qu'il définit précisément comme "une chose idiote à propos d'un prêtre du Sud ouest qui, dans un petit avion, vole vers sa paroisse isolée ". The Flying Padre rentra tout juste dans ses fonds à cause du coût élevé des extérieurs. D'une durée de 9 minutes, ce film sera en partie financé et distribué par la RKO.
Dans ces deux films, Kubrick fit tout lui-même : il fut scénariste, réalisateur, cameraman, ingénieur du son et monteur. Ayant acquis cette initiation générale à l'art de faire des films et deux succès mineurs, il démissionna en bonne et due forme de Look afin de se vouer à plein temps à la réalisation cinématographique. Il persuada un poète de ses amis, Howard Sackler, d'écrire un scénario de fiction, Fear and Desire, et commença à collecter des fonds.
En 1951, il divorce de sa première femme, Toba Metz. En 1952, à la demande de Richard de Rochemont, futur producteur de son premier film Fear and Desire, Kubrick coréalise un épisode pour la série télévisée Omnibus consacré à Abraham Lincoln. Par la suite il réalise plusieurs épisodes toujours en qualité d'assistant réalisateur. En 1953, Kubrick réalise son premier documentaire en couleur The Seafarers (les marins). On retrouvera dans ce film promotionnel sur la marine marchande les travellings à la Max Ophüls
Pendant ses premières années de photographe de magazine, Kubrick fréquente assidûment les salles de cinéma. Ses goûts sont éclectiques, avec une préférence pour le cinéma d'auteur européen comme Bergman, Antonioni, Fellini . Les films de Max Ophüls – mouvement complexe et sans heurt de la caméra, travelling – vont influencer fortement le jeune Stanley Kubrick au début de sa carrière cinématographique mais vont également le vouer aux gémonies d'une partie de la critique française, Les Cahiers du cinéma notamment, dans lesquels Jean-Luc Godard décrit un « cinéaste tape-à-l'½il qui copie froidement les travellings d'Ophüls ».
Premiers films
En 1950, Stanley Kubrick, âgé de 22 ans, se décide à sauter le pas et se lance avec un ami d'enfance dans le cinéma de façon autodidacte : il n'a jamais fréquenté d'école de cinéma.
Ce qui fit démarrer le premier film de Kubrick fut une conversation qu'il tint avec un vieux camarade d'école, Alex Silger, qui était employé de bureau à la March of Time. Silger révéla à Kubrick que cette compagnie avait consacré 40000 dollars à la réalisation d'un documentaire d'une bobine : Kubrick calcula qu'il aurait pu faire la même chose pour 1500 dollars. Voilà pourquoi, en 1950, âgé de vingt et un ans et employant 3800 dollars qu'il avait économisés sur son salaire, il réalisa Day of the Figth, film basé sur une de ses séries photographiques pour Look, Prize Fighter. Il usa d'une simple caméra 35 mm, une Eyemo qu'on ne pouvait charger que de pellicule pour la lumière du jour, après avoir passé une matinée chez son fournisseur afin d'apprendre comment la charger et la manier. Un employé de cette société, Burt Zucker, lui enseigna de plus comment couper et coller la pellicule et comment user de la moviola et du synchroniseur qu'il avait loués. Kubrick jugea que les aspects techniques de la réalisation cinématographique n'étaient pas difficiles.
Courts métrages et série TV
Entre 1950 et 1951, Kubrick réalise deux documentaires filmés en 35mm, consacrés à un boxeur et à un missionnaire.
Day of the Fight permet de suivre pendant une journée le boxeur poids moyen Walter Cartier. Day of the Fight, documentaire sur le boxeur Walter Cartier ne se fait remarquer que par le brillant de sa photographie et par Sa construction sans détours. le budget optimiste de Kubrick et son talent avéré de photographe lui avait donné l'assurance qu'il fallait pour réaliser ce projet et contribuèrent aussi à faire vendre le film. "Même si mes deux premiers films étaient mauvais, ils étaient bien photographiés et ils avaient quelque chose de brillant qui impressionnait les gens.
D'une durée de 16 minutes et filmé comme un reportage, ce film utilise la technique du travelling compensé, technique que l'on retrouvera par la suite dans tous les films de Kubrick.
Day of the Fight coûta 3900 dollars à Kubrick qui le vendit pour 4000 dollars à RKO-Pathé ; c'était, lui dit-on, plus que ces gens n'avaient jamais payé pour un court-métrage. La March 0f Time devait cesser son activité mais lui, Kubrick, allait de l'avant avec un nouveau court-métrage pour RKO-Pathé : ce fut The Flying Padre qu'il définit précisément comme "une chose idiote à propos d'un prêtre du Sud ouest qui, dans un petit avion, vole vers sa paroisse isolée ". The Flying Padre rentra tout juste dans ses fonds à cause du coût élevé des extérieurs. D'une durée de 9 minutes, ce film sera en partie financé et distribué par la RKO.
Dans ces deux films, Kubrick fit tout lui-même : il fut scénariste, réalisateur, cameraman, ingénieur du son et monteur. Ayant acquis cette initiation générale à l'art de faire des films et deux succès mineurs, il démissionna en bonne et due forme de Look afin de se vouer à plein temps à la réalisation cinématographique. Il persuada un poète de ses amis, Howard Sackler, d'écrire un scénario de fiction, Fear and Desire, et commença à collecter des fonds.
En 1951, il divorce de sa première femme, Toba Metz. En 1952, à la demande de Richard de Rochemont, futur producteur de son premier film Fear and Desire, Kubrick coréalise un épisode pour la série télévisée Omnibus consacré à Abraham Lincoln. Par la suite il réalise plusieurs épisodes toujours en qualité d'assistant réalisateur. En 1953, Kubrick réalise son premier documentaire en couleur The Seafarers (les marins). On retrouvera dans ce film promotionnel sur la marine marchande les travellings à la Max Ophüls
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