Skyrock.com
  • ACCUEIL
  • BLOGS
  • PROFILS
  • CHAT
  • Apps
  • Musique
  • Sources
  • Vidéos
  • Cadeaux
  • Connecte-toi
  • Crée ton blog

STEFGAMERS

Photo de STEFGAMERS
  • Suivre
  • Envoyer un messageMessage
  • Voir son profil
  • Plus d'actions ▼
  • Offrir un cadeau
  • Bloquer
  • S'abonner à mon blog

Statistiques

  • 37 835 Visites
  • 368 Kiffs
  • 1 797 Coms

8 000 archives

  • en attente
  • en attente
  • en attente
  • en attente

177 fans

  • frankcheneau
  • m4rs3ille-13
  • MelanieCroze45
  • cats

102 sources

  • Mitchell-Shay
  • SHEismagic
  • Ryzer-Pokemaniac
  • ArtGraphique

16 honneurs

  • Fans 100
  • Custom
  • Kiffé Koi !
  • Amis 100

Partage

  • Tweet
  • Amis 0

STANLEY KUBRICK









Dr. Strangelove
or:
How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb

Docteur Folamour
ou :
Comment j'ai appris à ne plus m'en faire et à aimer la bombe










Synopsis

L'histoire se déroule en pleine guerre froide. Le général américain Jack D. Ripper, frappé de folie paranoïaque, décide d'envoyer des B-52 frapper l'URSS . Le président des États-Unis commande une réunion d'urgence dans la salle souterraine de commandement stratégique pour tenter d'éviter une guerre nucléaire.

Un débat s'engage alors entre les tenants des différentes options politiques et militaires qui s'offrent au président. La seule possibilité est de fournir aux Soviétiques les positions des avions, afin qu'ils les détruisent. Certains sont abattus et les autres sont rappelés, sauf un. L'ambassadeur de l'URSS, convoqué afin de témoigner de la bonne foi du président américain, mentionne l'existence d'un système secret de défense qui déclencherait l'holocauste nucléaire en cas d'attaque de l'URSS. Ledit système secret de défense porte le nom de La Machine infernale.

On consulte alors le Docteur Folamour, un scientifique, transfuge du régime nazi, nostalgique et psychopathe. Il explique alors une solution possible pour sauver l'espèce humaine.

Pendant ce temps, l'équipage du B-52 mène sa mission vers son terme, certain du bien-fondé de l'ordre qu'il a reçu, malgré toutes les difficultés qu'il ne manque pas de rencontrer.







Réalisation : Stanley Kubrick
Scénario : Terry Southern, Peter George et Stanley Kubrick, d'après le roman de Peter George, Red Alert (1958)
Production délégué : Stanley Kubrick
Production associée : Victor Lyndon
Société de production : Hawk Films (Grande-Bretagne)
Distribution : Columbia Pictures (États-Unis), Action Gitanes (France)
Musique : Laurie Johnson
Photographie : Gilbert Taylor
Montage : Anthony Harvey
Décors : Ken Adam
Pays d'origine : Royaume-Uni
Format : Noir et blanc - 1:66.1 - Mono - 35 mm
Genre : comédie
Durée : 93 minutes
Date de sortie : 29 janvier 1964 (USA) ; 24 avril 1964 (France)




Distribution

Peter Sellers : Colonel Lionel Mandrake, Président Merkin Muffley et Docteur Folamour
George C. Scott : Général « Buck » Turgidson
Sterling Hayden : Général Jack D. Ripper
Keenan Wynn : Colonel « Bat » Guano
Slim Pickens : Commandant T. J. « King » Kong
Peter Bull : Ambassadeur de Sadesky
Tracy Reed : Miss Scott
James Earl Jones : Lieutenant Lothar Zogg
Jack Creley : Mr. Staines











DR FOLAMOUR , UN REGAL D'HUMOUR NOIR , ABSURDE , UNE SATIRE UNIQUE SUR LA GUERRE FROIDE . OUTRE L'ABSURDITE DE LA SITUATION , C'EST L'ASPECT COHERENT ET L'AUTHENTICITE DE CETTE FARCE QUI NOUS PLONGE DANS UN MALAISE .
UN SENTIMENT DE DESABUSEMENT S'EN DEGAGE AU FOND QUAND ON PASSE L'ASPECT CYNIQUE QUI N'EST QU'EN APPARENCE OU COMMENT ABORDER UN SUJET GRAVE SUR TON HUMORISTIQUE AVEC UNE APOGEE DE LA BETISE HUMAINE .
KUBRICK DENONCE LE POUVOIR POLITIQUE ET MILITAIRE ET CETTE COURSE A L'ARMEMENT .
LA PREMIERE FOIS QUE JE L'AI VU J'AI COMPRIS QUE JE N'ETAIS PAS SEUL A PENSER QUE L'ESPECE HUMAINE EST PARADOXALE ET SOMBRE .

D'UN COTE IL Y A L'HUMAIN ET DE L'AUTRE LA MACHINE HUMAINE . DE CET ETAT DE FAIT IL S'IMPOSE UNE HIERARCHIE , LE CHEF ET LES MOUTONS QUI OBEISSENT SANS REFLECHIR , ILS SONT FORMER POUR CA COMME DANS "FULL METAL JACKET" ET IL Y A UNE SORTE DE PHENOMENE ELASTIQUE DANS CE SYSTEME . QUAND LES BOMBARDIERS SE LANCENT A L'ATTAQUE , LES PILOTES DOUTENT LEGEREMENT PUIS ENSUITE ILS PARTENT SANS DEMANDER LEURS RESTES COMME S'ILS N'ATTENDAIENT QUE CA EN OTANT BIENSUR QUE C'EST LEUR BOULOT A LA BASE .

DANS LE PC DE GUERRE , L'ANNONCE DE LA NOUVELLE A PROPOS DE L'ATTAQUE SUR LA RUSSIE N'A PAS PLUS D'EFFET QUE CA , ILS RESTENT FROID ET EN DEHORS DE TOUTE CETTE AGITATION .
LE PC REPRESENTE LE CERVEAU QUI , S'IL EST COUPE DES MOYENS DE COMMUNICATION N'A PLUS AUCUN POUVOIR , ILS EN DEVIENNENT DES HOMMES NORMAUX POUR VIRER DANS LE PATHETIQUE ET L'ABSURDE .
QUE PEUT FAIRE UNE TETE SANS CORPS ?
ET RECIPROQUEMENT ,
QUE PEUT FAIRE UN CORPS SANS TETE ?
C'EST L'UN DES POINTS CENTRAL DU FILM CAR LE CORPS EST EN FAIT LA MACHINE , MACHINE REPRESENTEE PAR DES HOMMES SANS TETE PUISQUE FAISANT PARTI DE L'ARMEE DE BASE DONC SANS REELLE PENSEE INDIVIDUELLE . FAIT CI , FAIT CA ET NE POSE PAS DE QUESTION , NOUS SOMMES TES SUPERIEURS ET ON SAIT TOUT .
IL Y A UNE IMAGE QUI SOULIGNE CETTE IDEE EN LA PRESENCE DU COMMANDANT DE VOL AVEC SON CHAPEAU DE COW BOY , COMBLE D'HUMOUR , JE PENSE QU'IL EST INUTILE DE DEVELOPPER . SON FINISH SUR LA BOMBE ACHEVE DE FACON FORMIDABLE LA FOLIE DE L'HOMME .
LA MACHINE INFERNALE QUI EST UNE VERITABLE BETE SANS AME QUI NE DOUTERA PAS ELLE , C'EST L'ABOUTISSEMENT DE LA RACE HUMAINE .

TOUT LE LONG DU FILM IL Y A CETTE ABSENCE D'HUMANITE OU D'EMOTION QUE CE SOIT SUR LE TERRAIN OU AU PC DE GUERRE COMME SI ON SE RETROUVAIT EN ENFANCE DANS UNE IMMENSE COUR DE RECREATION A JOUER A LA GUERRE .
ET PUIS IL Y A AUSSI CETTE DESORGANISATION TOTALE ET CEUX DES LE DEBUT DE L'ANNONCE DE L'ALERTE , TOUT LE MONDE SE RENVOIT LA BALLE . TOUT DE MEME UN DEBUT D'EMOTION A L'ANNONCE DE TURGIDSON AU PC DE GUERRE MAIS JUSTE UNE PEUR DE REPRESAILLES ET NON UNE QUELCONQUE COMPASSION POUR LES MILLIONS DE MORTS RUSSES .

YES , PETER SELLERS EST EXCELLENT DANS SES 3 ROLES DIFFERENTS , ON NE VOIT MEME PAS QUE C'EST LUI TELLEMENT SES PERSONNAGES SONT BLUFFANTS DE VERITE .

KUBRICK DEVOILE SES TALENTS DE METTEUR EN SCENE AVEC LA QUALITE PHOTO EVIDEMMENT MAIS AUSSI LE MONTAGE ET LA DISPOSITION DES PROTAGONISTES PENDANT LEURS DIALOGUES MAIS DE FACON ATTENUEE PAR RAPPORT AU SUBLIME "PATHS OF GLORY" QUI POUR MOI POSSEDE L'UNE DES PLUS BELLE MISE EN SCENE ET PARMI LES MEILLEURS MONTAGES DE FILM QUE J'AI PU VOIR .
JE PARLE , JE PARLE MAIS IL Y AURAI TELLEMENT A DIRE .
UNE OEUVRE INOUBLIABLE , C'EST INDENIABLE , FOLAMOUR EST UN REGAL .







DU PUR KUBRICK , UNIQUE TOUJOURS D'ACTUALITE (C'EST BIEN DOMMAGE).




​ 0 |
​
0 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (44.192.47.87) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le mercredi 14 novembre 2007 18:51

Modifié le mercredi 10 septembre 2008 16:29

STANLEY KUBRICK

Ajouter cette vidéo à mon blog

​ 0 |
​
0 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (44.192.47.87) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le mercredi 14 novembre 2007 18:54

Modifié le mardi 30 septembre 2008 13:11

STANLEY KUBRICK





AUTOUR DU FILM



* Stanley Kubrick nourrit avec ce film un propos qui lui semble cher : la dénonciation de l'incompétence des politiciens de tout bord, l'absurdité criminelle des projets et des réalisations des complexes militaro-industriels.

* Docteur Folamour est, selon Bosley Crowther pour le New York Times, "la plaisanterie macabre la plus choquante que j'aie jamais rencontrée, et en même temps l'une des pointes les plus ingénieuses et les plus acérées, dirigée contre la balourdise et la folie de l'armée, encore jamais montrée à l'écran.". Le titre original est à lui seul d'un cynisme qui fait frémir.

* La sortie du film était prévue le 22 novembre 1963, mais ce jour-là est assassiné le président John Fitzgerald Kennedy. La production doit repousser la date de sortie au début de l'année suivante.

* Lors de sa sortie en salles, la tension entre les États-Unis et l'URSS avait baissé d'un cran, rendant le film d'une actualité moins brûlante. Point limite (Fail-Safe) de Sidney Lumet, tourné la même année, brode autour du même thème. Kubrick le fait racheter par Columbia Pictures pour qu'il ne compromette pas la sortie de son propre film. L'exploitation en salle de Point Limite sera reportée à octobre 1964.

* Peter Sellers interprète à lui seul trois rôles : le Président des États-Unis d'Amérique, l'officier anglais Lionel Mandrake et le Docteur Folamour. Il aurait dû jouer un quatrième personnage, le Commandant T.J. King Kong qui pilote le B-52, mais une blessure à la cheville l'a empêché de tenir ce rôle très physique. Pourquoi quatre rôles ? Selon Kubrick, il s'agissait de quatre rôles nécessitant un grand talent comique que seul détenait selon lui Peter Sellers.

* George C. Scott, qui interprète le Général « Buck » Turgidson, avait la réputation d'être un acteur très difficile à diriger. Mais Kubrick connaissait son point faible : l'acteur avait la certitude, à tort visiblement, d'être un bon joueur d'échecs. Le réalisateur étant lui-même un bon joueur, avait installé un échiquier sur le plateau. Il battait Scott à plate couture et gagnait ainsi son respect.

* Docteur Folamour, le personnage-titre, incarne le recyclage par les États-Unis (et l'URSS et la France) des scientifiques ayant ½uvré (et souvent adhéré) au régime nazi. Avec une outrance comique, Kubrick rappelle que le phénomène est loin d'être une invention (voir Opération Paperclip). Le Docteur est inspiré d'Edward Teller, l'un des ingénieurs du Projet Manhattan et inventeur de la bombe H et de Wernher von Braun, ancien savant Allemand à la solde des Nazis (réplique du général Turgidson : "Pour moi c'est toujours un Fritz"), père des V1 et V2. Le premier devint plus tard conseiller technique du président américain, il possédait un fort accent hongrois et un tempérament « va-t-en guerre » décomplexé, le second, spécialiste des propulsions et tenues en vol des fusées a fait décoller les programmes de la NASA.

* La « machine du jugement dernier » décrit par l'ambassadeur soviétique dans le film a vraiment été étudiée par l'URSS au début des années 1960. Le projet consistait en un vaste cargo rempli de produits hautement radioactifs devant circuler le long des côtes soviétiques et qui, en cas de destruction de l'URSS, devait jouer le rôle d'une immense bombe radiologique. Ce projet n'a jamais vu le jour devant les risques évidents d'accident.

* La salle d'opérations souterraine à la fin du film constitue une vision très personnelle par Kubrick du centre opérationnel d'urgence de la présidence (Presidential Emergency Operations Center) situé sous l'aile droite de la Maison Blanche.

* On raconte que lorsqu'il entra à la Maison Blanche en 1980, Ronald Reagan demanda où était la salle de guerre. Il fallut expliquer au nouveau président que cette salle était une pure invention de Stanley Kubrick.

* Tout au long du film, le vol du B52 est accompagné d'un thème musical récurrent appartenant au folklore traditionnel US : When Johnny Comes Marching Home, décliné en plusieurs variations.

* La scène finale de l'holocauste nucléaire est ironiquement accompagnée par la chanson We'll Meet Again de la chanteuse anglaise Vera Lynn.

* Le film Armageddon de Michael Bay fait un clin d'oeil au film de Stanley Kubrick: Dans l'une des scènes (sur l'astéroïde), le personnage un peu loufoque surnommé "Carotte" (interprété par Steve Buscemi) se met à faire du rodéo sur une tête nucléaire (comme le commandant T. J. « King » Kong), sous le regard énervé du pilote de leur navette spatiale qui lui intime l'ordre de descendre avant que "La Carotte" amusé, lui dise: "J'imitais le Dr. Folamour, vous vous rappelez? Dans le film, quand il fait du rodéo sur une tête nucléaire..."








​ 0 |
​
0 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (44.192.47.87) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le mercredi 14 novembre 2007 18:54

Modifié le mercredi 10 septembre 2008 16:26

STANLEY KUBRICK






L'Apocalypse burlesque


Docteur Folamour est adapté de Red alert, d'un certain Peter George. Mais Kubrick n'a finalement que peu à faire du matériau original – attitude qui deviendra l'une de ses marques de fabrique – et transforme ce livre très sérieux en farce burlesque.

Kubrick expliquera plus tard dans un entretien : " J'ai commencé à travailler sur le scénario avec l'intention de faire un film sérieux sur la question d'une éventuelle guerre nucléaire. En essayant d'imaginer la manière dont les choses arriveraient vraiment, des idées me venaient, que j'éliminais parce qu'elles étaient farfelues. Je ne cessais de me dire : tu ne peux pas faire ça ; les gens vont rire. Après environ un mois, j'ai commencé à me rendre compte que toutes les idées que je rejetais étaient les plus authentiques. Après tout qu'y avait-il de plus absurde que l'idée même de deux superpuissances désireuses d'éliminer la vie humaine à cause d'un accident, le tout relevé par des antagonismes politiques qui sembleront dans cent ans aussi insignifiants que les conflits théologiques médiévaux pour nous ? Il m'est donc apparu que mon approche était mauvaise. Le seul moyen de raconter l'histoire, c'était la comédie noire, ou plutôt une comédie cauchemardesque, où les éléments, les attitudes les plus comiques constituaient vraiment le c½ur d'un paradoxe. Lequel est susceptible de déclencher une guerre nucléaire. " (entretien avec Joseph Gelmis).

Preuve s'il en fallait que bien lui en a pris, Red alert a été récemment à nouveau adapté, cette fois pour le petit écran. Le téléfilm, avec George Clooney dans le rôle du pilote de bombardier, prenait très au sérieux le scénario imaginé par Peter George, à peine retouché pour coller aux nouvelles réalités géopolitiques (l'URSS n'existant plus). Résultat : un produit très " hollywoodien ", dont certaines scènes débordaient tellement de bons sentiments qu'elles en sombraient dans le ridicule. Avec des dialogues sensiblement identiques, certaines d'entre elles, hilarantes dans Folamour, étaient traités sur le mode tragique et en devenaient presque aussi drôles... mais involontairement cette fois.



Si Kubrick ne gardera pas au montage la gigantesque bataille de tartes à la crème entre Russes et Américains qui aurait pu conclure le film, il ne se gène pas pour tourner en ridicule, avec un humour noir ravageur, la situation et surtout les responsables de cette situation, c'est-à-dire tous ses personnages. Ils portent la trace de ce ridicule jusque dans leurs noms et surnoms, qu'ils soient puérils (Mandrake, allusion transparente au célèbre magicien de comic books ; le major T.J. " King " Kong) ou obscènes (" Buck " Turgidson, le président Muffley), sans parler de Jack D. Ripper, " Jack l'Eventreur. " Leurs actes, au milieu de cette situation pré-apocalyptique, sont dérisoires et risibles. " L'humour dans Docteur Folamour (poursuit Kubrick dans le même entretien) vient principalement de la description des comportements quotidiens au milieu de situations cauchemardesques : le chef russe sur la ligne du téléphone rouge qui a oublié le numéro de son quartier général, et suggère au président de téléphoner à Omsk ; les scrupules d'un officier américain à laisser un officier britannique tirer sur une machine à coca-cola pour obtenir de la monnaie pour appeler le président, conditionné qu'il est à respecter la sainteté de la propriété privée. "

Car c'est bien connu, l'humour est un moyen privilégié pour dénoncer les travers d'une société. " Si l'emploi de la comédie est de corriger les vices des hommes, je ne vois pas pour quelle raison il y en aura de privilégiés. [...] Les plus beaux traits d'une sérieuse morale sont moins puissants, le plus souvent, que ceux de la satire ; et rien ne reprend mieux la plupart des hommes, que la peinture de leurs défauts. C'est une grande atteinte aux vices, que de les exposer à la risée de tout le monde. On souffre aisément des répréhensions, mais on ne souffre point la raillerie. On veut bien être méchant ; mais on ne veut point être ridicule. " Dixit Molière, qui s'y connaissait, dans sa préface de Tartuffe.



Pacifisme et désenchantement

Mais puisque objet de dénonciation il y a, et que celui-ci peut très bien avoir pour conséquence à plus ou moins long terme la destruction de la planète, Docteur Folamour s'avère aussi être un film assez désenchanté sur la condition humaine. La force de Kubrick avec Docteur Folamour est qu'il parvient à maintenir à égal niveau le comique et la réflexion sans jamais faire oublier l'un pour l'autre.

Docteur Folamour repose pour une bonne part sur des événements historiques. On a vu plus haut ce qu'il en était de l'opération de la Baie des Cochons et de la crise des fusées, deux événements marquants de la guerre froide (encore que sans gravité comparés aux conflits périphériques, telle que la guerre du Vietnam, qui allait commencer quelques temps plus tard et durer plus de dix ans).


Folamour (Peter Sellers)
Le docteur Folamour évoque quant à lui l'" opération presse-papiers ", par laquelle les autorités américaines " récupérèrent " d'anciens scientifiques nazis, dont le plus célèbre est Werner von Braun, concepteur des meurtriers missiles V-1 et V-2 pendant la Seconde Guerre Mondiale, puis responsable du développement de la fusée Saturn V, utilisée lors du programme Apollo qui emmena l'homme marcher sur la lune...

Enfin, la " doom's day machine " des Soviétiques évoque bien notre moderne " équilibre de la terreur ", qui commençait à se mettre en place à l'époque. Evidemment, et ainsi qu'on le fait remarquer à l'ambassadeur russe, ce système n'a de sens que si on en révèle l'existence à tous pour dissuader les adversaires d'attaquer – ce qu'il était prévu de faire, à en croire l'ambassadeur, au prochain congrès du Parti... alors que la machine est déjà opérationnelle. De plus, la méthode ne laisse, par son caractère systématique, aucune place à l'erreur.


On le voit, la charge burlesque de Docteur Folamour est d'autant plus puissante qu'elle repose sur une volonté quasi-documentaire par certains aspects (qui peut par exemple se traduire à l'image par la reconstitution extrêmement précise de la cabine du B-52). Et le danger des comportements préhistoriques de l'homme, quitte à se vouer lui-même à l'autodestruction, n'en apparaît que plus proche.


- Psychanalyse d'une fin du monde

En 1930, Freud écrivait dans Malaise de la civilisation : " Les hommes d'aujourd'hui ont poussé si loin les forces de la nature qu'avec leur aide, il est devenu facile de s'exterminer jusqu'au dernier. "

Outre le fait que cette phrase pourrait parfaitement servir d'exergue à Docteur Folamour, celui-ci apparaît comme le film de Kubrick où se lit le plus nettement l'influence de la psychanalyse. Des premières images, qui offrent la vision d'un ravitaillement en vol se transformant en copulation métallique, au major Kong, chevauchant sa bombe à la silhouette hautement phallique, Kubrick dissèque imperturbablement l'alliance du sexe, de la guerre et de la mort.



Cette alliance s'incarne en Ripper, qui dans sa névrose évite les rapports sexuels et désire tout à la fois exterminer les communistes. Dans l'une des dernières scènes du film, il ne cesse de mastiquer un cigare dont le caractère phallique est là aussi indéniable. La représentation du délire de Ripper et des man½uvres de Mandrake, tentant de le guérir en faisant semblant d'entrer dans son délire, décrit avec une grande précision ce que l'on peut trouver dans la réalité en milieu psychiatrique. Et le fait que la pulsion de destruction de Ripper, qui entraîne l'holocauste nucléaire, soit due au sentiment que sa virilité a été bafouée, montre bien la fragilité de nos comportements " civilisés ". N'importe qui est susceptible de " basculer ". Et placer un être capable de tels comportements à côté du bouton rouge commandant la destruction de toute vie apparaît comme tout aussi déraisonnable que de déléguer cette responsabilité à une machine à la logique systématique.




Aujourd'hui, des sous-marins se baladent partout sous l'océan. Quasiment indétectables, le moindre d'entre eux est armé de plusieurs missiles nucléaires, dont chacun a une puissance de destruction supérieure à 20 fois l'explosion d'Hiroshima. Et personne n'est réellement capable de savoir exactement combien de pays, voire de groupes terroristes, possèdent la bombe A ou la bombe H....









​ 0 |
​
0 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (44.192.47.87) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le jeudi 15 novembre 2007 14:20

Modifié le mercredi 10 septembre 2008 16:44

STANLEY KUBRICK



​ 0 |
​
0 | Partager
Commenter

Plus d'informationsN'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par ton adresse internet (44.192.47.87) si quelqu'un porte plainte.

Connecte-toi

#Posté le jeudi 15 novembre 2007 14:22

Modifié le vendredi 12 septembre 2008 04:22

Ses archives (8 000)

  • STANLEY KUBRICK jeu. 15 novembre 2007
  • STANLEY KUBRICK jeu. 15 novembre 2007
  • STANLEY KUBRICK jeu. 15 novembre 2007
  • STANLEY KUBRICK jeu. 15 novembre 2007
  • STANLEY KUBRICK jeu. 15 novembre 2007
  • STANLEY KUBRICK jeu. 15 novembre 2007
  • Précédent
  • Suivant
  • Précédent
  • 1 ...
  • 628
  • 629
  • 630
  • 631
  • 632
  • 633
  • 634
  • 635
  • 636
  • ... 1600
  • Suivant

Design by STEFGAMERS

Signaler un abus

Abonne-toi à mon blog ! (2 abonnés)

RSS

Skyrock.com
Découvrir
  • Skyrock

    • Publicité
    • Jobs
    • Contact
    • Sources
    • Poster sur mon blog
    • Développeurs
    • Signaler un abus
  • Infos

    • Ici T Libre
    • Sécurité
    • Conditions
    • Politique de confidentialité
    • Gestion de la publicité
    • Aide
    • En chiffres
  • Apps

    • Skyrock.com
    • Skyrock FM
    • Smax
  • Autres sites

    • Skyrock.fm
    • Tasanté
    • Zipalo
  • Blogs

    • L'équipe Skyrock
    • Music
    • Ciné
    • Sport
  • Versions

    • International (english)
    • France
    • Site mobile